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RETROUVAILLE DES ENSEIGNANTS CONTRACTUELS/2008 DE ZAKPOTA / Thème de conférence : La conscience professionnelle chez l’enseignant.

Thème de conférence : La conscience professionnelle chez l’enseignant.

Introduction                                                                         

Le travail a créé la terre et maintien le monde en équilibre. Si nous avons des jours et des nuits, des saisons qui se succèdent, c’est parce que l’omnipotent a travaillé et a mis les astres au travail. Pour cela, homme a besoin de travailler pour survivre et pour améliorer le monde. Travailler, c’est bien et indispensable ; mais bien travailler c’est mieux.  Cette notion de travail "bien fait" est ce qu’on appelle la “conscience professionnelle”.

Autant que nous sommes dans cette salle, avons bénéficié quelques fois du travail bien fait de quelques-uns de nos concitoyens et aussi avons été victimes ou déploré des labeurs accomplis avec légèreté, désinvolture ou avec maladresse. Une mauvaise conscience professionnelle est plus destructrice qu’une bombe atomique, surtout dans les professions de l’éducation, de la santé et des sciences en générale.  Dans la présente communication nous aborderons la notion de conscience professionnelle, son importance et les conséquences d’une mauvaise conscience professionnelle.

  1. Qu’est-ce que la “conscience professionnelle” ?   
  • Conscience

Selon le dictionnaire français Larousse, le mot conscience est définit comme étant :

Connaissance, intuitive ou réflexive immédiate, que chacun a de son existence et de celle du monde extérieur.

Représentation mentale claire de l'existence, de la réalité de telle ou telle chose : L'expérience lui a donné une conscience aiguë du danger.

En psychologie elle est la fonction de synthèse qui permet à un sujet d'analyser son expérience actuelle en fonction de la structure de sa personnalité et de se projeter dans l'avenir.

Philosophie

[Chez l'homme, à la différence des autres êtres animés] Organisation de son psychisme qui, en lui permettant d'avoir connaissance de ses états, de ses actes et de leur valeur morale, lui permet de se sentir exister, d'être présent à lui-même (p. méton., connaissance qu'a l'homme de ses états, de ses actes et de leur valeur morale)

La conscience puise ses aliments dans l'immense milieu qu'elle résume en soi ; mais elle ne le résume et ne le contient qu'en le dépassant, qu'en formant une synthèse originale, qu'en devenant l'acte de toutes ces conditions et de ces puissances subalternes. M. Blondel, L'Action,1893, p. 103.

  • La conscience professionnelle

La conscience professionnelle est le Soin que l'on porte à son travail, à faire son métier.

Si les critères de la conscience professionnelle différent en fonction de chacun, pour Cécile Vaesen, experte en innovation sociétale, la conscience professionnelle découle en fait de deux données : “l’application volontaire d’une personne à bien faire son travail, soit son engagement, mais aussi de l’éthique comportementale de cette personne, c’est-à-dire de sa capacité à se conformer aux codes du milieu professionnel”. C’est de ce second critère que l’on pourra calculer la fiabilité du salarié, mais aussi sa valeur morale ou encore sa loyauté envers ses collègues. 

Plus concrètement, “la conscience professionnelle, se traduit par l’implication que l’on a dans son travail, c’est d’assumer ses responsabilités, c’est de réussir à être autonome tout en respectant les règles, c’est de savoir prendre des initiatives, c’est d’adopter un comportement positif et constructif, c’est être motivé, attentif, c’est aussi le plaisir du travail bien fait”.

  • Définition, nature et valeur morale de la conscience professionnelle chez l’enseignant

La vocation, la formation et la conscience professionnelle sont des paramètres indispensables et complémentaires dans l’exercice du métier d’enseignant. La conscience professionnelle, paramètre le plus important, peut même susciter la vocation au point de la compenser dans certains cas. La conscience professionnelle et la vocation font partie de la morale professionnelle, la conscience professionnelle y apportant le sentiment, l’enthousiasme et la volonté (part la plus importante). Ainsi, la conscience professionnelle peut être définie comme la volonté de quelqu’un de bien s’acquitter de sa tâche. Elle est commandée par la conscience psychologique et la conscience morale.

Alors que la conscience psychologique nous permet de savoir de manière intuitive qui on est, dans quel état on est et ce qu’on fait, la conscience morale nous permet d’émettre un jugement de valeur (bien /mal, bon/ mauvais…) sur les actes que nous posons.

La conscience professionnelle varie dans le temps et dans l’espace. Elle varie avec les cultures, les civilisations. Toutefois seules certaines valeurs changent. L’idéologie détermine les valeurs morales. Ces dernières peuvent avoir une source interne ou une source externe. On dit donc que la morale a un fondement immanent (le bien interne à notre volonté) et un fondement transcendant (l’obligation de faire le bien qui est supérieure à notre conscience). Par ailleurs, nous avons certes l’obligation de faire du bien, mais nous sommes libres de le faire ou pas. Il est à noter que cette obligation n’est pas naturelle.

La conscience morale est indispensable aussi bien pour la vie individuelle que pour la vie sociétale. Tout individu doit distinguer le bien du mal, et ensuite rechercher le bien. Ces valeurs n’étant pas innées en nous, l’instruction et l’éducation nous permettront de les acquérir.

Avoir la conscience professionnelle c’est être dévoué à son métier. La conscience professionnelle est indispensable pour l’enseignant. Elle naît de l’amour que l’on a pour son travail, amour qu’elle suscite en revanche. Elle permet la satisfaction du besoin d’estime de soi.

  1. La conscience professionnelle est-elle toujours d’actualité ?

La question qui se pose ensuite est de savoir si une telle notion est toujours d’actualité. Selon Cécile Vaesen, la notion de “conscience professionnelle” doit rester une valeur fondamentale, du fait qu’elle peut s’appliquer à tous les services d’une entreprise, quel que soit le domaine d’activité.

Certains pointent du doigt par exemple, la génération des Millenials et les accusent de ne plus avoir de “conscience professionnelle” mais il semble que la vérité soit ailleurs. En effet, si la jeune génération est parfois désintéressée, c’est que ses aspirations ne coïncident plus avec les missions qu’on lui propose. Preuve en est, on voit apparaître une nouvelle conscience professionnelle plus forte dans certains domaines où ces Millenials sont nombreux : il faut simplement que leur métier soit synonyme de passion et que leur mission concorde avec leurs valeurs.  

Si la conscience professionnelle découle d’une certaine manière des valeurs intrinsèques d’une personne, ce n’est en rien un acquis inaltérable. Une personne peut - selon les circonstances - se désengager de son travail. Ainsi, on peut “perdre” sa conscience professionnelle et ce pour de nombreuses raisons (manque de reconnaissance, une trop forte fluctuation des stratégies la mauvaise répartition des revenus). Sans compter que ce désengagement est “très contagieux” et peut entraîner un désengagement total de toute une équipe.

L’attrait du gain facile et l’enrichissement illicite constituent deux redoutables poisons de la conscience professionnelle. 

Lorsque la rémunération d’une profession n’est pas proportionnelle à l’effort et surtout quand elle ne permet au travailleur d’être à l’abri des besoins élémentaire, la recherche de ressources complémentaires peut inhiber la conscience professionnelle. Car quand le seuil de fatigabilité est dépassé, l’attention et l’adresse diminuent malgré la volonté de bien faire.

  1. La conscience professionnelle et la responsabilité sociale de l’enseignant :

Un enseignant exempt de conscience professionnelle engage sa responsabilité vis-à-vis de l’élève, la société et l’humanité entière. Cette responsabilité est morale ou pénale.

L’enseignant est en grande partie responsable de l’éducation de l’enfant par l’influence qu’il exerce sur lui. Il a une obligation de moyens envers l’élève et, lui rend compte. Cette obligation est surtout morale.

L’enseignant est mandaté par la famille pour l’éducation des enfants. Cette confiance que lui accorde la famille lui donne une obligation de se comporter en bon père (ou mère) de famille envers les enfants dont il a la charge. Il rend compte moralement et parfois pénalement de ses actes à la famille.

L’état est investi par la famille du devoir d’assurer l’éducation à tous. Par conséquent, l’enseignant est également responsable devant lui. Par ailleurs, l’enseignant est employé par l’état et se doit de lui rendre compte. L’avenir d’une société dépend de la formation reçue par ses membres ; formation donnée par les enseignants.

La survie de l’humanité exige des hommes bien formés et possédant des valeurs morales fortes. L’enseignant est celui qui est responsable en priorité de cette formation quantitative et qualitative des hommes.

  1. Les éléments de la conscience professionnelle.

La conscience professionnelle implique pour l’enseignant la régularité, le zèle et l’initiative.

Être régulier signifie faire son travail de manière minutieuse, conformément aux horaires et aux programmes officiels, aux planifications, et aux règles. L’enseignant doit en outre être assidu, ponctuel et exacte.

Le zèle signifie le dévouement, l’abnégation. L’enseignant doit éviter le zèle intéressé, ostensible (m’as-tu vu) et motivé par le besoin de reconnaissance sociale. Sa motivation doit être la sensation du travail bien fait : c’est un zèle modeste. Il a pour maître l’éthique et la déontologie. Une personne zélée est engagée. En revanche, un engagement professionnel n‘implique pas le zèle car l’engagement professionnel peut résulter d’une satisfaction professionnelle ; c’est sur ce point qu’il diffère du zèle. Le zèle n’est pas conditionnel.

L’initiative implique avoir l’esprit de créativité, l’esprit critique et l’esprit d’innovation. Un enseignant créatif transforme son environnent de manière positive. Il n’est pas pleurnicheur. Il ne se résigne pas à la situation qui prévaut. Il prend les risques et fait de manière constante des bilans (en termes d’opportunités et menaces d’une part et de forces et faiblesses d’autre part)

Conclusion.

Le zèle, l’abnégation, la régularité et l’initiative sont quelques qualités d’un enseignant consciencieux. Un tel enseignant ne doit pas perdre de vue sa mission de formation intellectuelle, physique, morale et civique des enfants de la société à qui il rend compte et envers laquelle il est responsable. La conscience professionnelle fait naître la vocation et pousse l’enseignant à se former davantage.

 

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