leçons bibliques
27 Mai 2019
«Et moi, je te dis ceci : Tu es Pierre, et sur cette pierre, je construirai mon Église, et la puissance de la mort ne pourra rien contre elle.» Mathieu 16 : 18
Leçon biblique175 : L’EGLISE CHRÉTIENNE, LE PEUPLE DE DIEU.
(Présenté par : Vignon-Claras ZOGLOBOSSOU / Email : zogclavi@gmail.com)
Le nom « Eglise » est connu de presque tout le monde ; mais l’usage que la plupart font de ce mot lui donne un sens qui s’écarte du premier sens que devait avoir ce nom. Ceux qui utilisent le mot église pour désigner un lieu sont plus nombreux que ceux qui l’utilisent pour désigner une assemblée de croyant. Dans les États grecs, on appelait ainsi l’assemblée des citoyens, convoquée par le héraut pour la discussion et la décision des affaires publiques (l’assemblée tumultueuse d’Éphèse, Actes 19:32,41). Les Septante traduisent par ekklêsia le mot hébreu qahal désignant l’assemblée ou la congrégation d’Israël. C’est dans ce sens aussi qu’Étienne parle de « l’assemblée » (ekklêsia) qui était avec Moïse au désert (Actes 7:38). Jésus emploie pour la première fois dans Mathieu 16:18 le mot église qui va devenir d’un usage si courant dans le Nouveau Testament. Remarquons cependant que ce terme ne désigne jamais un bâtiment ni un lieu de culte, comme c’est le cas aujourd’hui. Cette méconnaissance de la notion d’Eglise peut conduire à une mauvaise compréhension de certains passages des Saintes Ecritures. Que l’Omniscient, le Dieu d’Israël nous éclaire par sa Parole. Amen !
Dans son essence, l’Église est la communauté de tous les croyants de la Nouvelle Alliance que le lien de la foi et l’action régénératrice du Saint-Esprit unissent d’une façon vitale à Jésus-Christ. Cette Église spirituelle est le corps mystique du Seigneur, dont on devient membre par le baptême de l’Esprit, et dans ce sens elle n’est discernée que par les yeux de la foi (1Corinthiens 12:13) ; elle est universelle parce que les enfants de Dieu de tous les pays et de tous les milieux en font partie (Actes 2:47; 9:31) et qu’elle comprend également tous les rachetés déjà recueillis auprès du Seigneur (Hébreux 12:22-23) ; si elle est en un sens invisible, elle est en même temps visible, car elle est incarnée sur la terre en des membres vivants et agissants, dont le monde doit constater l’amour fraternel, remarquer les bonnes œuvres, et entendre le fidèle témoignage (Jean 17:21 ; 1Pierre 2:12 ; Philippiens 2:15-16) ; elle est enfin aussi locale, car dans le Nouveau Testament la communauté chrétienne de chaque localité était considérée comme une Église, ce qui permet d’employer également le terme pluriel d’Églises (Actes 8:1; 11:26; 13:1; 14:23,27; 15:41 ; Romains 16:4-5 ; 1Corintiens 7:17 ; 1Thessaloniciens 2:14).
Christ est la Tête, le Chef du Corps de l’Église (1Corinthiens 12:12-13,27 ; Ephésiens 5:23,30) ; il en est le Fiancé, l’Époux céleste, qui s’unit si intimement à elle que tous ne sont plus qu’une seule chair (2Corinthiens 11:2 ; Ephésiens 5:31-32). Il est la pierre angulaire du temple du Seigneur, dont les pierres vivantes sont les croyants individuels édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes (Ephésiens 2:19-22 ; 1Pierre 2:4-5) ; c’est ainsi qu’il convient d’interpréter Mathieu 16:18, Pierre ayant été le premier à confesser clairement le nom du Sauveur, donc la première pierre individuelle ajoutée au divin fondement ; (Actes 4:11-12). Christ est le Souverain sacrificateur placé à la tête du sacerdoce royal constitué par tous les membres de l’Église (1Pierre 2:5,9-10 ; Hébreux 9:11,14 ; Apocalypse 1:6).
Le but et l’effet de l’œuvre de Jésus pour son Corps ont en vue la sanctification : l’Église est ôtée du monde du péché et placée dans celui de la sainteté. Le moyen de faire cela est décrit de façon voilée : « En la purifiant par le lavage d’eau par la parole » (Darby ; ou « par le bain d’eau » version Segond révisée). « Ce « lavage » ne peut guère être qu’une allusion au baptême » (F. F. Bruce : The Epistle to the Ephesians, 1961), la parole étant la profession de foi du converti, mentionnée dans Actes 22:16 et illustrée par la question et la réponse citées dans Actes 8:36. Des exemples de ce même dialogue accompagnant la cérémonie baptismale dans l’Église tardive, sont donnés par R. P. Martin dans son livre : Worship in the Early Church, pages 60 s. (Note de l’éditeur : Remarquons en outre, que le texte grec Ephésiens 5:26 n’emploie pas le mot baptême ; quant à Pierre, il parle « du baptême qui vous sauve, à présent, et par lequel on ne se débarrasse pas de la souillure de la chair, mais qui est l’engagement d’une bonne conscience envers Dieu », 1Pierre 3:21 ; voyez encore Tite 3:5
Sanctifier est ici riche de sens (se consacrer en offrant sa vie à Dieu) comme dans Jean 10:36; 17:17 ; Jérémie 1:5. Il s’agit du commencement de la vie chrétienne ; et la référence suivante au baptême le confirme. Le « lavage d’eau » rappelle Tite 3:5, mais plus particulièrement 1Corinthiens 6:11 où lavage et sanctification sont côte à côte.
L’unité de l’Église est un don de Dieu et un miracle opéré par l’œuvre de la Croix et de la Pentecôte qui réunit en un seul corps les enfants de Dieu dispersés (Jean 11:52 ; Ephésiens 2:13-16 ; 1Corinthiens 12:13). Ainsi est exaucée la prière du Christ demandant pour les siens une parfaite unité de nature, semblable à celle du Père et du Fils (Jean 17:11,20-23). La septuple base d’une telle unité est indiquée dans Ephésiens 4:4-6 ; cette dernière existe entre ceux qui adorent et servent les trois personnes de la Trinité, étant devenus membres du corps de l’Église par le baptême de l’Esprit, ayant la seule foi qui sauve et l’espérance vivante du retour de Christ. En dehors de cette base, toute recherche d’unité est illusoire ; d’ailleurs, nous ne devons pas faire, ni organiser par nos efforts l’unité, qui est spirituelle, mais la conserver par le lien de la paix (Ephésiens 4:1-3). Ceci demande un effort constant à des hommes tels que nous, et nous devons confesser que nous avons tous gravement péché dans ce domaine. Prenons garde au sévère avertissement de 1Corinthiens 3:16-17
Dans le Corps de Christ, chaque membre reçoit un don de l’Esprit, qui lui permet d’exercer sa fonction pour le bien de l’ensemble. Une énumération de dons et de ministères possibles est donnée dans 1Corinthiens 12:7-11,28-30 ; Romains 12:4-8 ; Ephésiens 4:11. Puisque les membres du Corps de Christ sont tous ainsi doués et appelés au sacerdoce, il n’y a pas de hiérarchie dans l’Église, ni de division entre laïcs et clergé. Ce qui existe par contre, c’est une harmonieuse répartition des dons et des ministères, exercés dans l’amour et la soumission mutuelle (1Pierre 4:10-11). Dans l’Église type du Nouveau Testament, les apôtres ont rempli une tâche qui était, en un sens, unique (Actes 1:21-22 ; Ephésiens 2:20) ; les évêques (en grec surveillants) appelés aussi anciens (Actes 14:23; 15:22; 20:17,28), étaient chargés de veiller sur le troupeau et d’assurer la prédication et l’enseignement (1Timothée 3:1-7; 5:17) ; les diacres avaient un ministère de dévouement et de service (1Timothée 3:8-13 ; Actes 6:2-6 ; Romains 16:1-2 : Phoebé, diaconesse de l’Église de Cenchrées). Il y avait enfin des prophètes, des évangélistes, des pasteurs et des docteurs (Ephésiens 4:11 ; Actes 13:1-3), c’est-à-dire un ministère vraiment plural, et non réduit à un seul homme comme c’est souvent le cas aujourd’hui. Le travail et l’autorité étaient ainsi répartis de sorte qu’au synode de Jérusalem les décisions sont prises au nom des apôtres, des anciens, des frères et, finalement, de toute l’Église, sous la direction du Saint-Esprit (Actes 15:22-23,28).
Ici-bas l’Église est encore imparfaite, incomplète et méprisée ; elle n’est pas du monde et marche comme son Maître sur le chemin de la croix (Luc 12:32 ; Jean 15:18-20; 17:14-18). Sa tâche est de rendre témoignage à Jésus-Christ et de lui gagner des âmes (1Pierre 2:9-10 ; Philippiens 2:15-16). Elle doit s’augmenter sans cesse et grandir dans la sainteté (Ephésiens 4:12-16) ; bientôt, le nombre des élus que Dieu connaît sera atteint (Romains 11:25) et le Christ fera paraître devant lui son épouse parfaite, glorieuse et irrépréhensible (Ephésiens 5:27). Pour cela, cette épouse aura été enlevée dans les cieux à la rencontre de son Seigneur (1Thessaloniciens 4:14-17 ; Mathieu 25:1-13) purifiée et unie à lui par les noces de l’Agneau (Apocalypse 19:7-9). Assise avec Christ sur son trône, elle règnera avec lui aux siècles des siècles (Apocalypse 3:21; 22:3-5). Heureux ceux qui, sauvés par la foi de l’Évangile, font partie d’une telle Église (Actes 2:47).
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