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Le mensonge est condamné et puni par Dieu.

  1. Le mensonge est condamné et puni par Dieu.

        Les Ecritures s’opposent de manière ferme au mensonge. Le neuvième commandement ordonne de ne point porter de faux témoignage contre son prochain (Ex 20:16 ; De 5:20) ; le mensonge est associé à l’idolâtrie (Jér 10:14) et au rejet du Christ (1Jn 2:22) ; les faux témoins sont en horreur à l’Eternel (Pr 6:16-19 ; Pr12:22). La législation juive punit le mensonge proportionnellement à l’offense (Lé 6:1-7) et Dieu reprend tout particulièrement les croyants qui lui mentent : Guéhazi devint lépreux (2R 5:20-27), Ananias et Saphira meurent (Ac 5:1-11). Au jugement final, la place des menteurs non régénérés sera dans l’étang de feu et de soufre avec les magiciens, les débauchés, les meurtriers et les idolâtres (Ap 21:8 ; Ap22:15).

Si l’enseignement général sur le mensonge est limpide, certaines difficultés apparaissent à la lecture de textes qui, en apparence, justifient le mensonge. La bénédiction divine n’a-t-elle pas reposé sur des bouches ayant menti pour échapper à des situations difficiles ? Suite à un mensonge, Abraham n’est-il pas secouru à deux reprises (Ge 12:10-19 ; 20:1-18), les sages-femmes juives, citées en exemple pour leur courage (Ex 1:15-21) ; Rahab, louée dans le Nouveau Testament pour sa foi (Hé 11:31 ; Ja 2:25 ; Jos 2:4-6) ? Elisée, au travers duquel le Seigneur a opéré d’immenses prodiges, n’a-t-il pas menti aux soldats syriens (2R 6:19-20) ? Pire : Dieu n’a-t-il pas conseillé à Samuel de mentir (1S 16:1-4), suggéré des stratégies militaires propres à tromper l’ennemi (Jos 8:2), envoyé un esprit de mensonge sur de faux prophètes pour séduire le roi d’Israël (1R 22:20-23) ? Pour répondre à ces difficultés, quatre remarques s’imposent :

1. En bénissant une âme, Dieu n’approuve pas nécessairement tous les actes de cet individu, car le Seigneur n’attend pas la perfection pour nous accueillir. Ainsi, Rahab est louée pour sa foi (Jos6 ; Hé11 :31 ; Ja2 :25), non pour son mensonge. Chez les sages-femmes juives, c’est leur courage qui est vanté.

2. Dire la vérité n’est pas synonyme de tout dire, ce qui d’ailleurs est impossible (Jn 21:25). Ainsi, Abraham n’a rien dit de faux puisque Sara était effectivement sa sœur (Ge 20:12) ; Samuel a bien offert un sacrifice ; Elisée a conduit les soldats syriens à l’endroit où ils ont pu le voir.

3. L’envoi d’un esprit de mensonge s’explique par la volonté permissive de Dieu qui utilise le mal  —  qu’il n’a pas voulu  —  pour accomplir sa volonté. Ainsi, Achab est livré à ses propres conseillers infidèles (1R 22:22).

4. Les situations de conflit armé présentent parfois des situations éthiques particulières. La légitime défense (Ex 22:2) et la défense armée ne sont pas touchées par le sixième commandement sur le meurtre. En serait-il de même pour le neuvième ? L’agresseur qui menace la vie humaine n’aurait alors aucun droit de connaître la vérité. L’utilisation de la ruse pour tromper l’ennemi se trouverait alors justifiée, car les commandements du Seigneur ont pour but de protéger l’innocent, non d’étendre le règne de l’injustice.

Il y a de nombreuses occasions qui semblent métamorphoser le mensonge en bien. On connaît le dilemme : entre la vérité qui blesse et le mensonge qui sauve et qui rassure, que devons-nous choisir ? On voit qu’il y a parfois de la délicatesse dans cette faute morale condamnée par le christianisme (ex. du médecin qui ment en affirmant au malade qu’il guérira). Néanmoins, il y a toujours un risque, voire un danger à justifier le mensonge, pour des raisons diverses. Le mensonge, même s'il n'est pas pernicieux, fait toujours du tort à celui qui le profère, et peut aussi faire du tort au prochain; par exemple, lorsqu'un époux qui a perdu beaucoup d'argent au jeu, affirme à son épouse qu'il ne peut payer les dépenses habituelles parce qu'il a été victime d'un voleur. Certes, il est des cas tout à fait exceptionnels, où de très graves devoirs de justice et de charité, qui seraient autrement compromis, ont la priorité sur le devoir de dire strictement la vérité. Par exemple : en temps de guerre, s'il s'agit de sauver d'une mort des personnes innocentes, se trouvant condamnées à mort d'une façon absolument injustifiée, ou encore de protéger quelqu'un de la rage d'un fou. Dans ces cas exceptionnels, où seul le bien est voulu et recherché de tous côtés, il ne faudrait plus parler de mensonge, mais selon l'expression du Père Sertilanges, de "vérité de convenance" (in La Philosophie morale de Saint Thomas d'Aquin, p. 308).

En règle général, on ne doit jamais dire de mensonge, même pour rendre service au prochain ou pour s'amuser, une bonne fin ne pouvant justifier l'usage d'un mauvais moyen. Mais si on ne doit pas dire de mensonge, même avec une intention bienveillante, on peut cependant, par charité, cacher prudemment la vérité (secret confessionnel par exemple).

 

« Avant toutes choses, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment. Mais que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement. » Jacques 5:12

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